Université de Kisangani : Le personnel dénonce une gestion financière opaque et des privilèges indus

Kisangani, 19 mai 2025 – Les représentants des corps académique, scientifique, administratif, technique et ouvrier de l’Université de Kisangani (UNIKIS) tirent la sonnette d’alarme. Réunis en session tripartite, ils dénoncent une série de dysfonctionnements graves au sein du Comité de gestion, qu’ils qualifient de « chaotiques », et appellent la ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire à intervenir en urgence.

Parmi les faits dénoncés, ils citent des cas répétés de vols au BATAM, l’octroi d’avantages indus aux membres du Comité de gestion (COGE), et l’absence de réaction du Recteur malgré les nombreuses alertes relayées sur les réseaux sociaux.

Des enquêtes internes ont révélé que les membres du COGE se seraient attribué chacun entre 4 000 et 4 500 dollars par mois, pour un total de 41 000 dollars en deux mois — soit une augmentation de plus de 200 % — alors que le reste du personnel peine à percevoir ses indemnités. Dans le même temps, les Cliniques universitaires n’ont reçu que deux tranches d’indemnités de transport sur les quatre prévues, et les agents voient 8 100 FC prélevés chaque mois pour une mutuelle qui ne fonctionne pas.

Les représentants s’inquiètent également de la gestion de 104 millions de francs congolais encaissés pour le logement des étudiants, sans aucune amélioration visible dans les homes. Ils dénoncent le refus du COGE de signer les invitations des professeurs visiteurs, alors même que les frais de mobilité ont été dûment payés par les étudiants.

Autre point d’ombre : l’opacité dans l’utilisation d’une subvention publique de 161 millions FC, dont les effets restent invisibles sur les infrastructures, la bibliothèque ou les services de santé universitaire.

Face à cette situation, les signataires exigent des explications claires et une réorientation urgente des fonds publics vers les véritables besoins de l’institution. Ils en appellent à la responsabilité de la ministre de tutelle pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme une dérive de la gouvernance à l’UNIKIS.