Kisangani sans eau en pleine épidémie de choléra : le cri d’alarme des habitants

Kisangani, août 2025 – Alors que l’épidémie de choléra continue de se propager dans la ville, les habitants de Kisangani vivent une situation critique : l’eau ne coule plus depuis plusieurs mois dans la majorité des quartiers. Un paradoxe alarmant pour une ville située au bord du fleuve Congo et traversée par plusieurs rivières.

Malgré la gravité de la situation sanitaire, la Régie de distribution d’eau (REGIDEZO) reste muette, incapable de fournir une explication claire et convaincante. En réponse aux interrogations de la population, la Société nationale d’électricité (SNEL) s’est fendue d’un communiqué public dans lequel elle se dédouane totalement : « L’électricité est bien disponible. La SNEL n’est ni de près ni de loin responsable des coupures d’eau », précise le document.

Pendant ce temps, l’épidémie de choléra, maladie directement liée au manque d’accès à l’eau potable et à des conditions d’hygiène précaires, frappe de plein fouet plusieurs communes de la ville. Les cas se multiplient dans les zones densément peuplées, où les habitants sont contraints de puiser l’eau dans les puits, rivières ou sources douteuses, au risque de leur santé.

Les députés provinciaux et nationaux élus dans la Tshopo brillent par leur silence. Aucune réaction officielle, aucun plan d’action concret n’a été présenté pour soulager la population. Une absence criante de leadership, que les Tshopolais dénoncent avec amertume.

« Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Nos enfants sont malades, les hôpitaux sont débordés, et personne ne semble se soucier de nous », se plaint une mère de famille rencontrée dans le quartier Plateau Boyoma. « Où sont nos députés ? Où sont les autorités ? », s’interroge un autre habitant, visiblement exaspéré.

Face à cette crise multiforme — sanitaire, sociale et politique —, les habitants lancent un cri d’alarme à l’endroit des autorités compétentes, tant provinciales que nationales. Ils réclament des mesures urgentes pour rétablir l’approvisionnement en eau potable, renforcer la riposte contre le choléra et faire toute la lumière sur les responsabilités de la Régie de distribution d’eau.

Le silence ne peut plus durer. La survie de milliers de Boyomais est en jeu.


La Rédaction