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Kisangani en alerte santé : le dépistage comme rempart contre les maladies non transmissibles

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Kisangani, le 10 Juin 2025.– Lancée le 27 mai dernier par l’ONG Action, Aides Humanitaires et Solidarité (AAS), une campagne de dépistage gratuit du diabète sucré et de l’hypertension artérielle s’est achevée ce mardi 10 juin à Kisangani. Clôturée par le gouverneur de province ad intérim, cette initiative a permis de sensibiliser et de prendre en charge des milliers de personnes exposées à ces deux pathologies silencieuses.

Par Pascal Kazadi



Un enjeu de santé publique majeur

Face à la montée inquiétante des maladies non transmissibles en République démocratique du Congo, le dépistage précoce devient un impératif de santé publique. C’est dans ce contexte que l’ONG Action, Aides Humanitaires et Solidarité (AAS) a initié une vaste campagne dans la ville de Kisangani, capitale provinciale de la Tshopo.

Du 27 mai au 10 juin, plusieurs sites de la ville ont été mobilisés pour permettre aux populations de se faire examiner gratuitement. Les actions ont porté principalement sur la mesure de la glycémie et de la tension artérielle, l’identification des cas suspects, l’éducation sanitaire et l’orientation vers des structures de prise en charge adaptées.


Des résultats jugés encourageants

À la clôture de cette opération, organisée sur l’esplanade des Martyrs de Kisangani, les organisateurs se sont félicités des résultats obtenus. Rica Amuri Moussa, coordonnateur provincial adjoint en charge de l’administration au sein de l’ONG AAS, a souligné l’importance d’une telle initiative dans une ville où beaucoup ignorent encore leur état de santé.

« Nous avons détecté plusieurs cas jusque-là inconnus. Certaines personnes vivaient avec une tension élevée ou un diabète latent sans le savoir. C’est une victoire en matière de prévention », a-t-il déclaré.



Plusieurs centaines de consultations ont été enregistrées, et des fiches de suivi ont été remises aux cas nécessitant un accompagnement médical.


Implication des autorités provinciales

La campagne a bénéficié du soutien logistique et institutionnel du gouvernement provincial. Le ministre provincial du Budget, Senold Tandja, qui assume actuellement l’intérim du Gouverneur de province, a personnellement pris part à la cérémonie de clôture.

Dans son adresse, il a salué une action « responsable et nécessaire » :

« Cette campagne est un exemple concret de partenariat réussi entre la société civile et les pouvoirs publics. Nous réaffirmons notre disponibilité à accompagner toutes les actions de prévention qui visent à améliorer la santé des populations », a déclaré le Gouverneur a.i.


Témoignages positifs des bénéficiaires

Du côté des bénéficiaires, la satisfaction est manifeste. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils bénéficiaient d’un dépistage systématique. Plusieurs témoignages évoquent la découverte, à cette occasion, de problèmes de santé passés inaperçus.

« Je pensais que c’était la fatigue, mais grâce au test, j’ai appris que ma tension était trop élevée. Je vais maintenant suivre les recommandations données », témoigne un agent de l’administration rencontré sur le site.



Les femmes enceintes, les personnes âgées, les vendeurs de marchés et les élèves du secondaire figuraient parmi les publics particulièrement ciblés.


Une opération rigoureuse et bien coordonnée

La campagne s’est déroulée selon un protocole médical strict, en lien avec les normes de l’OMS. Elle a inclus :

Une consultation médicale générale pour chaque participant ;

Un dépistage volontaire et gratuit du diabète et de l’hypertension ;

Une éducation sanitaire sur les facteurs de risque et les comportements à adopter ;

Une prise en charge initiale pour les cas détectés ;

L’orientation vers les structures partenaires pour la suite du traitement.


Des fiches médicales ont été ouvertes et distribuées aux patients nécessitant un suivi.


Une extension prévue dans les territoires

Forte de ce premier succès, l’ONG AAS prévoit d’étendre la campagne dans les territoires de la province. Les zones rurales, souvent éloignées des infrastructures de santé, constituent une priorité pour la prochaine phase.

« Nous voulons que cette dynamique ne se limite pas à Kisangani. L’objectif est d’aller vers ceux qui n’ont pas accès aux soins, afin de leur offrir les mêmes chances de dépistage et de prévention », affirme Rica Amuri Moussa.


Une initiative à renforcer

Alors que la RDC fait face à une transition épidémiologique marquée par l’augmentation des maladies chroniques, cette campagne marque une avancée significative dans les efforts de prévention communautaire. Elle illustre l’intérêt de coopérations locales solides entre ONG et pouvoirs publics pour répondre aux défis de santé collective.


Avec cette campagne, Kisangani montre qu’un autre modèle de santé préventive est possible : basé sur la proximité, la gratuité, la sensibilisation et la coordination. Un exemple à suivre pour d’autres provinces du pays.

Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033

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