Echos

Kisangani – 25 ans après la guerre de six jours, la mémoire exhorte à la justice

screenshot 20250606 065743.jpg

Kisangani, 5 juin 2025 – Vingt-cinq ans après les violents affrontements entre les armées rwandaise et ougandaise en plein cœur de Kisangani, la capitale provinciale de la Tshopo a rendu hommage aux milliers de victimes de ce qu’on appelle communément la « guerre de six jours ». Cette tragédie, survenue du 5 au 10 juin 2000, reste l’un des épisodes les plus sanglants de l’histoire contemporaine de la République démocratique du Congo.

La journée de commémoration a été marquée par une messe solennelle à la paroisse Saint Jean-Paul II, où l’abbé Janvier Basigbagba a livré une homélie poignante. Il a appelé la jeunesse de Kisangani à s’approprier cette mémoire collective encore vive, à lutter contre l’oubli et à devenir les gardiens de l’histoire locale. « N’oublions jamais le sang versé ici. La mémoire est une arme contre l’injustice », a-t-il souligné.

À l’issue de la cérémonie, un mémorandum a été lu publiquement devant un public rassemblé, composé notamment de survivants, de familles de victimes, d’artistes, de leaders communautaires et d’organisations de la société civile. Ce texte, signé par plusieurs entités, dont l’AJDDH, formule des revendications claires :
– justice pour les victimes,
– condamnation de l’impunité dont bénéficient les auteurs, qu’ils soient nationaux ou internationaux,
– création d’un tribunal pénal international spécialement chargé d’instruire les crimes commis à Kisangani en juin 2000.

Le document critique également la gestion des finances publiques, évoquant notamment les fonds destinés à la réhabilitation du barrage hydroélectrique de la Tshopo. « L’histoire ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la corruption », martèle le texte.

Un passage particulièrement fort du mémorandum a marqué les esprits : « Kisangani a saigné, mais Kisangani ne se taira point ». Une phrase devenue leitmotiv pour les militants de la mémoire, qui refusent que cette page sombre soit reléguée aux oubliettes de l’histoire.

Les auteurs du texte appellent enfin à la construction d’une paix durable, fondée sur la vérité, la mémoire et la justice. Un message d’espoir mais aussi de détermination, alors que les stigmates de la guerre de six jours continuent de hanter la ville et ses habitants.

Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033

Laisser un commentaire

Vous devez lire aussi ça