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Ituri : Les agents de la SOKIMO montent au créneau après 125 mois d’arriérés de salaires

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BUNIA, le 3 octobre 2025 — La colère gronde au sein de la Société Minière de Kilo-Moto (SOKIMO). Ce vendredi, les agents de cette entreprise publique ont tenu un sit-in devant le siège de la représentation de la société à Bunia pour dénoncer l’impaiement de 125 mois d’arriérés de salaires, dont 15 mois accumulés sous le mandat de l’actuel directeur général, Pitsis Bonongo Tokole.

Sur un grand calicot déployé à cette occasion, les manifestants ont exprimé leur désarroi face à une situation qu’ils jugent « insoutenable ». Ils rappellent qu’à son arrivée à la tête de la SOKIMO, le DG Bonongo Tokole avait promis de ne jamais tolérer l’accumulation d’arriérés, une promesse restée lettre morte selon eux.

Des accusations de laxisme envers la direction

Les agents reprochent également à la direction générale son manque d’initiative pour obtenir auprès du partenaire Kibali Gold Mines la totalité des dividendes de l’exercice 2024 revenant à la SOKIMO. Selon eux, la direction se contente d’un paiement fractionné, ce qui retarde la régularisation de leur situation salariale.

« Face à la présence dans une banque de 4 millions de dollars américains encaissés par la SOKIMO pour la relance, nous sollicitons que ce montant soit orienté à la paie du personnel, en attendant son remboursement lors du versement de la dividende », a déclaré Faustin Tchemara, coordonnateur de la délégation syndicale de la SOKIMO à Bunia.

Des conditions sociales en déclin

Au-delà des salaires impayés, les agents dénoncent la dégradation continue de leurs conditions sociales, marquée par la pauvreté, le manque d’accès aux soins de santé et la précarité du logement. Beaucoup affirment vivre sans perspective ni espoir d’un avenir meilleur.

Ils appellent les parlementaires de l’Ituri à s’impliquer urgemment pour relancer le dialogue entre la direction générale et le personnel, et surtout, pour garantir le paiement rapide de ces arriérés jugés « historiques ».

La SOKIMO, jadis fleuron de l’exploitation aurifère en RDC, fait face depuis plusieurs années à de sérieuses difficultés de gestion et de trésorerie, plongeant ses travailleurs dans un désespoir croissant.

Par Serge Karba

Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033