Ituri : La province s’engage pour un avenir vert, résilient et durable

Bunia, le 11 novembre 2025 — Dans le sillage de la Semaine nationale du climat organisée à Kinshasa du 27 au 30 octobre 2025 par le ministère de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle économie du climat, la province de l’Ituri s’inscrit résolument dans la dynamique nationale de la lutte contre le changement climatique. Placée sous le thème « Forêts, biodiversité et tourbières : mobilisation des financements climatiques pour un développement durable en RDC et dans le bassin du Congo », cette semaine a mobilisé plusieurs acteurs institutionnels, environnementaux et communautaires autour des enjeux écologiques de la République Démocratique du Congo.

Alors que la RDC et d’autres pays participent actuellement à la Conférence internationale de Belém au Brésil (du 10 au 21 novembre 2025), la Division provinciale de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle économie du climat de l’Ituri, dirigée par l’ingénieur Upoki Yamuleko, s’active déjà à mettre en œuvre les recommandations nationales.

« C’est une pertinence écologique et climatique pour l’Ituri, car le mois d’octobre marque le retour progressif des pluies, période favorable au reboisement, à la restauration des terres dégradées, au contrôle forestier et à la sensibilisation des communautés rurales sur la protection et la gestion durable des ressources naturelles », a expliqué l’ingénieur Alain Bobozo, chef de bureau chargé d’inventaire et d’aménagement forestier au sein de la Division provinciale.

Une province à fort potentiel forestier

Avec une superficie totale de 65 658 km², l’Ituri possède un patrimoine forestier exceptionnel représentant près de 69 % de son territoire, soit environ 43 179 km² de forêts. Le territoire de Mambasa concentre à lui seul la plus grande partie de ce couvert forestier avec 34 567 km², suivi d’Irumu (3 634 km²), Djugu (3 140 km²), Aru (998 km²) et Mahagi (811 km²).

Ces forêts assurent non seulement la régulation du climat local et global, mais également la préservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de milliers de ménages vivant de la chasse, de la cueillette, de l’agriculture et de l’exploitation artisanale du bois.

À ce titre, l’Ituri joue un rôle stratégique dans le bassin du Congo, qui constitue le second poumon vert de la planète après l’Amazonie. Sa contribution est significative au maintien des 60 % du couvert forestier que détient la RDC dans cette vaste région écologique.

Des défis écologiques à relever

Malgré ce potentiel, la province fait face à de multiples défis environnementaux. L’exploitation illégale du bois, la déforestation, la dégradation des sols, la destruction des écosystèmes et les conflits armés liés à la gestion des ressources naturelles compromettent la durabilité de ces richesses.

La Division provinciale de l’Environnement appelle ainsi à une mobilisation collective des acteurs publics, privés et communautaires, en vue de restaurer et protéger ces ressources vitales. Cette démarche s’inscrit dans la vision nationale de la RDC de rester un « pays solution » dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.

Un cap vers une politique forestière participative

Pour l’ingénieur Alain Bobozo, l’Ituri entend jouer un rôle moteur dans l’élaboration d’une politique forestière nationale claire, participative et durable. Celle-ci permettra de renforcer les cadres de gouvernance, d’attirer les financements climatiques et de soutenir les initiatives locales de reboisement et de développement vert.

La Semaine nationale du climat s’est ainsi révélée un moment fort de sensibilisation et d’engagement. Elle rappelle que la forêt congolaise n’est pas seulement une richesse nationale, mais un patrimoine mondial dont dépend la survie écologique de la planète.

Serge Karba