ISTM Kisangani :Vives tensions après la nomination d’un nouveau comité de Gestion

Kisangani, 21 juillet 2025 – La récente décision de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) de renouveler le Comité de Gestion de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) de Kisangani suscite une vague de mécontentement. Étudiants et membres de l’Association Mutuelle des Turumbu dénoncent un changement précipité et politiquement contestable.

Dans la matinée du lundi 21 juillet, le site de l’hôpital général, où est implanté l’ISTM Kisangani, a été le théâtre de manifestations estudiantines. Des pneus ont été incendiés et des actes de vandalisme signalés, paralysant temporairement les activités académiques. Les protestataires rejettent la mise à l’écart du Comité sortant, jugée inopportune à quelques jours de la fin de l’année académique 2024-2025.

« Il fallait attendre la fin de l’année académique avant de nommer une nouvelle équipe dirigeante », ont scandé plusieurs étudiants dans des vidéos relayées sur les réseaux sociaux. Ils appellent la Ministre de tutelle à suspendre l’exécution de son arrêté, le temps de calmer les tensions.

La communauté Turumbu monte également au créneau

L’après-midi du même jour, des membres de l’Association Mutuelle Turumbu se sont rendus au Gouvernorat pour y déposer un mémorandum. Leur grief principal : le départ du Professeur Isetcha Tawiti Désiré, originaire de leur communauté, qui dirigeait l’ISTM Kisangani.

« Elle-même (la Ministre) avait reconnu les qualités managériales du Professeur Isetcha en le plaçant parmi les meilleurs gestionnaires du pays », a rappelé Paul Katenga, vice-président national de l’association. Pour lui, cette révocation est une injustice doublée d’un mépris envers la communauté Turumbu.

L’association met également en cause la régularité politique de cette décision. « Depuis mars, le Chef de l’État avait interdit aux membres du gouvernement sortant de prendre des mesures ayant un impact sur les mouvements du personnel. La Ministre a donc agi contre cette directive présidentielle », a martelé Paul Katenga.

Dans le nouveau comité nommé, aucun membre de l’équipe précédente n’a été reconduit. Pour les Turumbu, cela accentue la rupture et alimente un sentiment d’exclusion. « Toute la base est indignée. Nous invitons la Ministre à faire preuve d’équilibre en prenant en compte toutes les communautés », conclut le mémorandum.

La situation reste tendue à l’ISTM Kisangani, alors que l’année académique touche à sa fin. Un apaisement rapide semble nécessaire pour éviter une paralysie prolongée.

La Rédaction