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Haut-Uele : Plus de 37.000 patients séropositifs en danger

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Isiro, 28 juin 2025 – La province du Haut-Uele est confrontée à une pénurie alarmante d’antirétroviraux (ARV), mettant en péril la santé de plus de 37.000 personnes vivant avec le VIH. Cette situation critique, qui menace d’annuler les progrès enregistrés dans la lutte contre la pandémie, appelle une action urgente des autorités centrales.

Une pénurie aux conséquences potentiellement dramatiques

Le stock d’alerte encore disponible dans la ville d’Isiro est estimé à seulement 11.000 comprimés, un volume largement insuffisant pour répondre aux besoins quotidiens des patients. Les professionnels de santé de la province tirent la sonnette d’alarme : si rien n’est fait dans les prochains jours, les conséquences pourraient être désastreuses.

Parmi les risques immédiats, les médecins évoquent :

La résurgence des infections opportunistes ;

L’augmentation des charges virales ;

La reprise de la transmission du virus, notamment de la mère à l’enfant ;

Et, dans les cas extrêmes, des décès évitables.


Une crise liée à l’essoufflement du financement international

Selon les autorités sanitaires locales, cette rupture est en grande partie due à la suspension du financement du Fonds mondial, qui appuyait jusqu’ici les projets de lutte contre le VIH/SIDA en RDC. Avec la réduction de l’appui logistique et financier, l’approvisionnement régulier des zones reculées comme le Haut-Uele s’est considérablement détérioré.

Les stocks d’ARV sont toujours disponibles à Kinshasa, mais leur acheminement vers les provinces est devenu problématique, faute de moyens logistiques et de mécanismes de distribution fonctionnels.

Une province fortement impactée

Le Haut-Uele fait partie des trois provinces les plus touchées par le VIH/SIDA sur les 26 que compte la République démocratique du Congo, selon le dernier rapport du ministère de la Santé. Les zones minières, les milieux ruraux enclavés et les zones à forte mobilité de population affichent des taux de prévalence particulièrement élevés.

Les objectifs nationaux menacés

Cette pénurie compromet sérieusement les objectifs du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA (PNLS), qui ambitionne d’atteindre d’ici 2030 les cibles dites « 90-90-90 » :

90 % des personnes vivant avec le VIH doivent connaître leur statut sérologique ;

90 % des personnes dépistées positives doivent accéder au traitement ARV ;

90 % des patients sous ARV doivent avoir une charge virale supprimée.


À cela s’ajoutent les efforts en cours pour réduire la transmission mère-enfant, promouvoir le dépistage volontaire et faire baisser la mortalité liée au VIH/SIDA.

Appel à l’action urgente

Face à cette situation critique, les responsables de la division provinciale de la santé en appellent au gouvernement central pour :

Lever les blocages logistiques à Kinshasa ;

Rétablir un circuit efficace de distribution vers les provinces ;

Et relancer, dans la durée, une politique d’approvisionnement soutenu en ARV, notamment dans les zones les plus vulnérables.


Sans une réaction immédiate, c’est toute une génération de patients qui pourrait se retrouver sans traitement, avec des répercussions sanitaires, sociales et humaines incalculables.

Rédaction | echosducongo243.com

Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033

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