Haut-Uele: L’éducation mise au service de la culture

Kinshasa, 6 juillet 2025 — L’éducation en tant que vecteur de transmission culturelle a été placée au cœur des échanges entre les autorités du Haut-Uele et la communauté Mangbetu, lors d’une rencontre organisée ce dimanche à la paroisse Notre-Dame d’Afrique, dans la commune de Lemba, à Kinshasa. Un moment fort marqué par la volonté commune de préserver et pérenniser les valeurs culturelles propres à ce peuple du nord-est de la République démocratique du Congo.

Prenant la parole, le vice-ministre de l’Éducation nationale, Jean Pierre Kezamudru, a exprimé sa détermination à faire de l’école un levier de promotion de l’identité culturelle. « Nous avons le devoir de transmettre nos valeurs culturelles à nos enfants. C’est ainsi que mon sens patriotique m’a motivé aujourd’hui à participer à cette rencontre », a-t-il déclaré. Insistant sur le rôle fondamental de la culture dans l’éducation, il a poursuivi : « La culture, c’est notre nature intrinsèque, qu’on ne peut pas négliger. La religion ne peut pas rejeter notre culture parce que c’est à partir de là que nous tirons la connaissance de notre origine. »

Dans le même esprit, le gouverneur de la province du Haut-Uele, Jean Bakomito, a souligné la nécessité de cultiver l’unité et l’amour du vivre ensemble pour faire rayonner la culture congolaise. « Sous son angle éducatif, la culture contribue à réveiller la conscience citoyenne de l’enfant », a-t-il affirmé, avant de rappeler l’importance de transmettre aux jeunes générations l’idéologie et les valeurs héritées des ancêtres, afin de maintenir une mémoire collective solide, ancrée dans l’histoire précoloniale du pays.

Un patrimoine à préserver

La rencontre, qui a réuni filles et fils du Haut-Uele, a également été l’occasion de revenir sur la richesse du peuple Mangbetu, premier occupant historique de cette province. Ce peuple d’Afrique centrale est reconnu pour son patrimoine artistique exceptionnel : sculpture sur bois, poterie, vannerie, fabrication de masques et musique traditionnelle font partie de son identité.

Les Mangbetu sont aussi célèbres pour la pratique ancestrale de la déformation crânienne, consistant à allonger le crâne des nouveau-nés à l’aide de cordelettes — un symbole de beauté et de noblesse autrefois très répandu. Historiquement, ce peuple a fondé un royaume prospère au XIXᵉ siècle, sous le leadership de Nabiembali, et a connu son apogée dans les années 1870 avec le roi Mbunza, célèbre pour avoir repoussé les envahisseurs arabes venus du Soudan.

Présence politique et engagement identitaire

La manifestation a également été marquée par la présentation de trois députés nationaux élus des territoires de Rungu et Nyanga, témoignant de l’engagement des représentants politiques à soutenir toute initiative visant à promouvoir le patrimoine culturel de leur province.

En valorisant l’éducation comme vecteur de la culture, les autorités du Haut-Uele entendent ainsi construire une jeunesse consciente de son identité et fière de ses racines, gage d’une République démocratique du Congo forte de sa diversité culturelle.