
Crise politique au Bas-Uélé : Dieudonné Sanga brise le silence et accuse l’Assemblée provinciale de dérive autoritaire

Buta, 30 juin 2025 – Le président fédéral de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi) dans la province du Bas-Uélé, l’assistant Dieudonné Sanga Mavolo, a tenu un point de presse ce lundi à Buta, dans lequel il a vigoureusement contesté sa révocation par l’Assemblée provinciale. Il dénonce une mesure « illégale, arbitraire et politisée », prise selon lui dans un climat de « dérive institutionnelle » et de « répression politique » dans la province.
À travers une déclaration structurée autour de cinq axes principaux, Dieudonné Sanga a livré sa version des faits, tout en appelant à la vigilance, à la mobilisation et à la résistance citoyenne face à ce qu’il qualifie d’« asphyxie démocratique » dans le Bas-Uélé.
Une révocation contestée et qualifiée d’« illégale »
M. Sanga affirme avoir appris sa révocation le 10 juin 2025, alors qu’il était en séjour scientifique à Kisangani. Selon lui, la plénière de l’Assemblée provinciale du Bas-Uélé a adopté cette mesure sans respect de la procédure prévue par les statuts des agents publics de l’État ni par le règlement intérieur de l’organe délibérant. « Je ne suis ni député provincial, ni membre du gouvernement provincial, ni mandataire public. Je suis un simple agent de l’État, et cette décision est motivée exclusivement par une déclaration politique de l’UDPS dénonçant la mauvaise gouvernance locale », a-t-il expliqué.
Une décision qu’il considère comme une répression politique
Le président fédéral de l’UDPS estime que sa révocation n’a rien à voir avec des considérations administratives. Il y voit plutôt une volonté manifeste de museler les voix critiques vis-à-vis du pouvoir en place dans le Bas-Uélé. « Au lieu d’utiliser notre déclaration comme matière à contrôle parlementaire pour améliorer la gestion publique, certains élus – principalement de l’AGPC – ont préféré nous réprimer », a-t-il dénoncé. Pour lui, il s’agit d’un acte de représailles politiques déguisé en mesure administrative.
Des élus provinciaux accusés de trahir le peuple
Dieudonné Sanga ne cache pas sa déception face à ce qu’il qualifie « d’inversion honteuse des rôles ». Les élus, selon lui, ne remplissent plus leur rôle de défenseurs de l’intérêt général, mais se comportent désormais comme des « boucliers d’un exécutif provincial en perte de crédibilité ». Il critique aussi l’attitude silencieuse de la société civile, autrefois très active sous les gouverneurs précédents. « Pourquoi ce silence aujourd’hui face à une gouvernance aussi catastrophique ? », s’interroge-t-il.
Un appel à la mobilisation populaire et citoyenne
Devant ce qu’il décrit comme une situation de chaos institutionnel, M. Sanga appelle les citoyens du Bas-Uélé à se lever pour défendre la démocratie, la justice et l’intérêt général. « Le peuple est aujourd’hui abandonné par ses représentants, il doit se prendre en charge », a-t-il martelé. Il dénonce la manipulation des institutions, la gouvernance chaotique du gouvernement provincial, l’inertie des élus et la mise en place d’un régime autoritaire dans la province.
L’UDPS/Tshisekedi, a-t-il insisté, reste fidèle à la vision du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et refuse toute forme de dictature ou de gestion opaque des affaires publiques. « Ce qui se passe dans notre province va à l’encontre des valeurs défendues par le Président de la République », a-t-il ajouté.
Un combat pour la justice, la légalité et la transparence
Selon M. Sanga, sa révocation constitue un « symptôme d’un mal plus profond » : celui de l’étouffement des libertés et de la pluralité politique. Il accuse ouvertement certains responsables politiques locaux de vouloir instaurer un régime de parti unique par des moyens « indignes d’un État de droit ».
Il s’appuie sur plusieurs textes légaux pour appuyer sa contestation, notamment :
L’article 13 de la Constitution, qui interdit toute discrimination fondée sur des opinions politiques ;
L’article 19, alinéa 3, garantissant le droit de la défense ;
L’article 65 des statuts des agents publics, qui impose une procédure contradictoire et équitable.
« Même les juristes de l’Assemblée ont choisi de violer ces lois pour faire taire un agent public qui n’a commis aucune faute », a-t-il affirmé avec fermeté.
Des questions de fond laissées sans réponse
En guise de bilan, Dieudonné Sanga interroge :
« Ma révocation a-t-elle permis de payer les 9 mois d’arriérés des fonctionnaires provinciaux ? »
« A-t-elle permis d’allouer les frais de fonctionnement aux ministères provinciaux ? »
« A-t-elle réhabilité la route Buta-Bondo-Monga-Ndu ou Buta-Télé ? »
À toutes ces questions, sa réponse est catégorique : non. Il accuse les élus de l’AGPC d’user de diversions politiciennes pour camoufler leur incompétence.
Un appel final à la responsabilité et à la mémoire collective
À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance de la RDC, M. Sanga a conclu son propos par une évocation patriotique : « Nous devons honorer la mémoire de Patrice Emery Lumumba en nous battant pour une province gouvernée avec justice et transparence. »
Il appelle les autres députés provinciaux à « ne pas cautionner cette dérive » et à jouer pleinement leur rôle pour éviter que le Bas-Uélé ne sombre davantage dans la division et la mauvaise gouvernance.
En résumé
Cette sortie médiatique du président fédéral de l’UDPS/Tshisekedi dans le Bas-Uélé marque une nouvelle étape dans la crise politique qui secoue cette province. Au-delà de sa propre situation, Dieudonné Sanga met en lumière les tensions croissantes entre l’exécutif provincial, une partie des élus, et les acteurs politiques critiques du pouvoir en place.
Reste à savoir si ses appels seront entendus, et si les institutions nationales interviendront dans un dossier qui soulève de sérieuses questions de légalité, de gouvernance et de respect des droits fondamentaux dans une province déjà fragilisée par des défis économiques et sociaux majeurs.

Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033
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