Atrophie sexuelle à Tshopo : 4 membres d’une mission de la DPS tués à Isangi

Quatre agents de la santé en mission officielle ont été brûlés vifs lundi 6 octobre à Ilambi et Fanfira, dans le territoire d’Isangi, après avoir été accusés à tort de pratiques mystiques liées à une prétendue “atrophie sexuelle”.

L’épidémiologiste John Tangakeya, chef du Centre de traitement des épidémies de Makiso, et Docteur Placide Mbungi ont été pris à partie par des habitants qui les accusaient de provoquer la disparition des organes génitaux masculins. Des vidéos d’une rare violence, circulant sur les réseaux sociaux, montrent les victimes calcinées, avant que des restes de leurs corps ne soient jetés dans une rivière et une autre partie être exposée à Imbolo.

Aucun cas de disparition d’organes génitaux n’a été signalé à Ilambi ces derniers jours, confirme une source à Ilambi. Ce qui confirme l’innocence des victimes malheureusement tuées. En avril dernier, un homme a été abattu à Bumba, dans la Mongala, pour les mêmes raisons. En septembre, à Basoko et Yahuma, plusieurs personnes soupçonnées de telles pratiques ont été tuées par des foules en colère. À Nia-Nia, dans la province voisine de l’Ituri, un présumé auteur a eu ses organes génitaux mutilés.

Par ailleurs, à Yafira, MOSISI MATHIEU et ILUNGA KEVIN sont aussi morts dans les mêmes circonstances pour les mêmes causes. Un autre agent de la DPS a eu la vie sauve à 17 kilomètres de Kisangani. Il s’agit du vice-président du Conseil National de l’ordre national dans la Tshopo. Il est actuellement interné à l’hôpital.

À Kisangani, les forces de l’ordre tentent de contenir la psychose. Plusieurs présumés auteurs de rétrécissement d’organes ont été sauvés de justesse par la police.
Parallèlement, certains habitants victimes de cette peur collective se tournent vers des églises pour récupérer leurs organes à travers des séances de prières.

Par Gaston MUKENDI