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Cacao congolais : Nzangi prône la durabilité et ouvre de nouveaux horizons

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La République démocratique du Congo ambitionne de devenir le premier producteur mondial de cacao d’ici cinq ans. C’est ce qu’a réaffirmé le ministre d’État en charge de l’Agriculture et Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi Butondo, qui mise sur une stratégie à la fois économique et environnementale.

Réagissant aux préoccupations exprimées par l’Union européenne concernant l’origine du cacao congolais et les risques de déforestation, le ministre a tenu à clarifier la position de Bruxelles : « L’Union européenne n’a pas interdit nos produits, elle nous encourage plutôt à produire tout en respectant l’environnement et les forêts. C’est une recommandation que nous prenons positivement. »

Avec près de 80 millions d’hectares de terres arables, la RDC dispose d’un atout considérable pour développer sa filière cacao. L’objectif affiché est d’atteindre 2,5 millions d’hectares cultivés, soit un volume capable de rivaliser, voire de dépasser, la production ivoirienne. Mais Muhindo Nzangi prévient : ce développement ne doit pas se faire au détriment des zones sensibles, notamment les aires protégées et les tourbières. « Nous devons trouver un équilibre entre production agricole et préservation forestière », insiste-t-il.

Afin de répondre aux exigences européennes en matière de traçabilité et de durabilité, le ministre d’État entend soumettre au Conseil des ministres une demande d’autorisation pour engager des discussions conjointes avec son collègue du Commerce extérieur. L’objectif : obtenir un moratoire permettant au pays de mettre progressivement en place les outils de localisation et de suivi exigés par Bruxelles, tout en tenant compte du contexte sécuritaire dans certaines zones de production.

Parallèlement, le gouvernement prépare une stratégie de diversification commerciale. Des discussions avancées sont déjà en cours avec la Chine, la Malaisie et le Japon, trois pays considérés comme de grands consommateurs de cacao. « Nous devons éviter la dépendance à un seul marché. C’est pourquoi je voyagerai prochainement avec une délégation d’opérateurs congolais pour rencontrer leurs homologues chinois », a annoncé le ministre.

Pour Muhindo Nzangi, le défi est clair : amorcer une « révolution agricole agressive » conciliant ambition économique, respect de l’environnement et ouverture aux marchés internationaux.

ZK

Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033