
Kisangani : les femmes politiques en quête d’émergence au sein des partis


Kisangani, le 09 Juin 2025. — Comment faire émerger davantage de femmes dans les sphères décisionnelles des partis politiques en République démocratique du Congo ? C’est autour de cette question centrale que le Bloc Uni pour la Renaissance et l’Émergence du Congo (BUREC) a organisé, à Kisangani, une journée de réflexion dédiée à l’engagement féminin en politique. L’activité s’est tenue dans la salle de conférence de l’Institut Supérieur Pédagogique de Kisangani, à l’initiative de Clémentine Arajabu, chercheuse scientifique et coordinatrice fédérale de l’Union des femmes du BUREC.
Objectif : créer un cadre d’échanges et de conscientisation sur les obstacles structurels, socioculturels et organisationnels qui freinent la participation active des femmes à la vie politique, mais aussi formuler des pistes concrètes de solution.
Des intervenantes de haut niveau
Quatre femmes d’expérience et de conviction ont animé cette journée. D’abord, Eugénie Wandandi, maire adjointe de la ville de Kisangani et experte politique, a ouvert les échanges avec un appel vibrant à l’estime de soi et au refus de toute forme de manipulation :
« Nous sommes différentes des hommes par la morphologie, mais nous réfléchissons de la même manière. En réflexion, nous sommes égales. »
Elle a exhorté les participantes à ne pas se sous-estimer et à s’affirmer dans tous les espaces décisionnels.
Ensuite, Aimée Lihaha, secrétaire exécutive provinciale de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la Tshopo, a partagé son expertise électorale, insistant sur l’importance pour les femmes de bien préparer et suivre leurs candidatures :
« Il est indispensable de s’investir avant, pendant et après les élections. Mais surtout, il faut participer aux formations offertes par la CENI, pour comprendre les mécanismes électoraux. »
Sororité, leadership et construction des bases
Professeur Bibiche Salumu, spécialiste des questions de genre et d’inclusion sociale, a pour sa part mis l’accent sur la nécessité d’une solidarité entre femmes :
« Entre femmes politiques, nous devons nous soutenir. Il faut croire en nos capacités de faire aussi bien, voire mieux que les hommes. » Précise-t-elle
Sa prise de parole a insisté sur l’importance du réseautage féminin, de l’autonomisation intellectuelle et de la conquête d’espaces de pouvoir.
En clôture, Clémentine Arajabu, organisatrice de l’événement, a remercié son mentor politique, Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, pour son accompagnement. Elle a lancé un appel fort à la mobilisation féminine en vue des prochaines échéances électorales :
« L’impossible n’est pas féminin. Préparons dès maintenant les prochaines élections, construisons nos bases et fidélisons-les. », martèle Mme Clémentine ARADJABU.
Vers un changement durable ?
Cette journée de réflexion a été saluée comme une étape importante dans le combat pour une participation politique féminine plus significative en RDC. Dans une province comme la Tshopo, où la représentativité des femmes reste marginale dans les partis et institutions, de telles initiatives contribuent à déconstruire les préjugés et à renforcer les capacités des femmes aspirant à exercer un leadership politique.
Des recommandations fortes ont été formulées : former les militantes, encourager l’auto-organisation, intégrer les femmes dans les organes décisionnels des partis, et surtout, créer une chaîne de solidarité féminine durable.
Un engagement à pérenniser, pour que demain, les femmes congolaises soient non seulement visibles, mais véritablement influentes dans les sphères politiques locales, provinciales et nationales.
Judith BASUBI


Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033
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