
Kisangani : la mort rôde, l’État se tait

Kisangani, RDC – Un nouvel acte de violence armée a frappé Kisangani dans la nuit du 3 au 4 juin 2025. Bonny, employé à la Procure de mission de l’archidiocèse de Kisangani, a été tué par balles à bout portant à son domicile lors d’un vol à main armée, perpétré par des individus non identifiés sur la 1ère avenue ancien goudron, dans la commune de la Tshopo.
Les assaillants ont agi en pleine nuit, pénétrant dans la maison avant d’ouvrir le feu sans sommation. La victime est morte sur le coup. Son corps repose encore à la morgue, pendant que sa famille, ses collègues et le voisinage restent sous le choc.
Une ville qui sombre dans la peur
Ce drame s’ajoute à une série d’agressions violentes qui se multiplient à Kisangani depuis plusieurs mois. De nombreux quartiers, notamment dans les communes de Tshopo, Makiso et Kabondo, sont régulièrement ciblés par des groupes armés non identifiés. La population vit dans une peur constante, chaque nuit marquée par l’incertitude.
Malgré les alertes incessantes lancées par les habitants, aucune mesure de sécurité concrète n’est visible sur le terrain. Les patrouilles sont sporadiques, les criminels opèrent en toute impunité, et les enquêtes piétinent.
« On ne dort plus. On ne vit plus. On survit. Et pourtant, personne ne semble nous entendre », confie un habitant du quartier.
Des autorités interpellées, mais toujours silencieuses
Il y a quelques semaines, le député national Laddy Yangotikala Nsenga, élu de Kisangani, avait dénoncé la gravité de la situation sécuritaire lors d’une plénière à l’Assemblée nationale. Il appelait le gouvernement à agir face à cette insécurité persistante.
« La ville de Kisangani vit une insécurité chronique. Les populations sont laissées à elles-mêmes. Il faut des réponses urgentes », avait-il plaidé.
Pourtant, rien n’a changé depuis cette alerte. Sur le terrain, le sentiment d’abandon est profond, et les meurtres comme celui de Bonny viennent raviver le traumatisme collectif.
La ville de Kisangani, autrefois paisible, semble désormais sombrer dans une spirale d’insécurité urbaine incontrôlée, pendant que les autorités locales et nationales restent muettes face à l’urgence.
La Rédaction

Je suis Journaliste, évoluant dans la ville de Kisangani, Province de la TSHOPO, en République démocratique du Congo. Contacts : +243 815 397 719 +243 854 309 033
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